La Déesse Kerridwen
L'Histoire de Kerridwen
Le nom de cette Déesse-Mère celte (galloise) provient du mot cerru qui signifie chaudron, un symbole de fertilité. La légende de Kerridwen commence avec son mariage avec un homme prénommé Tegid Voel. Ensemble ils eurent des enfants dont l'un deux, prénommé Morvran, était particulièrement hideux. Face à ce physique disgracieux qui allait handicaper son fils dans son quotidien, grande magicienne, Kerridwen décida de préparer une potion dans son chaudron qui lui apporterait inspiration, qui lui conférerait la nécessaire grâce pour lui permettre de cheminer dans la vie. Son esprit viendrait alors au secours de son physique pour éviter le rejet des autres. Elle demanda à un jeune garçon, Gwion Bach, de remuer la potion dans le chaudron et de le surveiller lorsqu'elle était absente. Par maladresse le garçon fit tomber trois gouttes (trois gouttes du Triban) de la potion sur son doigt, qu'il porta immédiatement à sa bouche pour calmer la brûlure que cela généra. Instantanément, la potion de l'inspiration, destinée à Morvran, alla à Gwion Bach. Et ce dernier fut doté d'un savoir magique immense alors que le reste de la potion fut à jamais perdue car elle devint poison.
De peur que Kerridwen ne se mette en colère contre lui, Gwion Bach se transforma en lièvre pour se cacher, mais la Déesse s'en rendit compte et se transforma elle-même en levrette pour le pourchasser, toujours pour lui échapper Gwion se transforma en saumon et Kerridwen en loutre, dans sa fuite stérile Gwion se changea en roitelet et Kerridwen le poursuivant toujours devint un faucon, alors en une dernière tentative désespérée, là-haut dans le ciel Gwion aperçut le cour d'une ferme, des poules et des graines au sol, alors il se laissa tomber au milieu des graines et devint lui-même l'une de ses graines. Kerridwen plongea vers la basse-cour, se transforma en poule noire et picora toutes les graines. Gwion était désormais dans son ventre. Il était mort à ce monde. Et comme tout cycle, la mort apporte toujours une re-naissance. La graine, pourvue de conscience, germa durant 9 nuits durant dans le ventre de Kerridwen. A sa naissance Elle ne put se résoudre à le tuer, ses bras l'entourèrent d'amour et le déposa dans un sac de peau de bête et le laissa flotter sur la rivière. Le destin voulut que le pêcheur Gwyddno le trouva et l'éleva. Il poursuivit ainsi son inspiré chemin.
Et il devint le premier, il fut le plus grand. Depuis, tous se réclament de lui, encore aujourd'hui il les inspire tous, il nous inspire tous. Il est le premier et le plus grand de tous les bardes, Druides et Ovates. Il est celui qui sait les secrets de la Vie, qui comprend les cycles de la Nature, il est celui qui se transforme, qui passe tel le lièvre de cycle en cycle et fait tourner la Roue de l'Année, il est celui qui sait que toute vie passe par une mort pour une renaissance. Car il est celui qui pour naître a dû vivre tous ces cycles.
Il est inspirant, il est celui qui inspire. Il portait le nom de Taliesin.
Kerridwen a donné naissance au souffle de l'Awen. Alors laissez-vous inspirer par lui.
Le message de Kerridwen
Elle est une magicienne, une habile herboriste qui connaît les secrets de ce monde, de la nature, des animaux et des plantes. Elle est une chamane accomplie qui maitrise l'art de la transformation et du voyage. Elle est la Mère qui porte et donne la vie. Elle est celle qui sait que la mort est nécessaire pour que la renaissance puisse advenir. Elle est la Déesse-Mère remplie de sagesse dans laquelle nous puisons notre inspiration et notre force vitale. C'est ce qu'elle insuffle au monde.
Elle nous apprend que pour avancer il faut s'adapter, il faut connaître tous les mondes, qu'il faut accepter que tout ce qui est n'est pas en opposition mais que tout est nécessaire et nous dit qu'il faut accepter les différences. Elle nous guide à travers nos transformations intimes qui jalonnent notre chemin de vie, elle nous aide aussi à passer la frontière de certains cycles. Nous pouvons nous appuyer sur Elle pour prendre sa force et cheminer. Elle nous invite à plonger au cœur de nous et à comprendre que notre Ombre fait partie de nous, qu'il ne sert à rien de cacher ni à nous-mêmes ni au monde ce que nous sommes. Soyons authentiques, l'Ombre n'est pas négative , c'est simplement ce que nous laissons au fond de nous.
Kerridwen est une sage parmi les sages : elle prouva que le manichéisme n'est pas, tout est. Elle fut cruauté et amour, patience et emportement, elle donna la mort et la vie. Elle est celle qui incarne les cycles où rien n'est opposé où tout s'emboite parfaitement, tout est et tout est nécessaire. Le jugement n'intervient pas, il n'y a pas de bien et de mal. C'est un tout, une unicité. Le monothéisme nous apprend le manichéisme alors que Kerridwen nous apprend l'animisme et le paganisme. Elle est pour moi la représentante ultime du paganisme.
Vous noterez aussi que cette histoire et cette chasse donna naissance à plusieurs mythes, principes et symboles païens : lièvre qui court et passe de saison en saison et de cycle en cycle dans l'imagerie païenne, les cycles (mort et naissance, mort et renaissance, les saisons), l'art de la transformation (le shapeshifting chamanique), le HedgeRiding (voyage chamanique), l'animal totem (entre autre le saumon animal très symbolique chez les celtes), les 5 éléments (par lesquels passent les transformations + celui de l'esprit symbolisé par le chaudron et la potion de l'inspiration – Awen).
L'histoire de Kerridwen et de Taliesin est ce qui m'éveilla au paganisme et à tous ses principes, qui étaient miens avant mais dont je ne pouvais définir la Nature. Kerridwen m'a permis de mettre un mot sur mes croyances. Je n'étais plus seule, je savais que d'autres partageaient les mêmes convictions que moi et ce depuis plus de deux millénaires. Mes croyances étaient anciennes, ancrées en moi depuis toujours. Je m'éveillais enfin. Je me dédiais à Kerridwen. Toujours. Merci Grande Déesse.
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